L'histoire l'a montré, les allemands ne font jamais dans la simple médiocrité, leur presse écrite - à l'image des citoyens - excelle dans le meilleur comme dans le pire.
Outre-Rhin c'est la presse conservatrice qui interpelle le plus, la FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) est par exemple un des papiers les plus tirés du pays et son conservatisme ne l'empêche pas d'être également un journal des plus sérieux tant sur le fond que la forme: une sorte de Monde Diplomatique de droite. Voilà de quoi surprendre qui a déjà lu d'un œil critique le plus populaire des journaux de droite français qu'est le Figaro (Sans la liberté de bavarder il n'est point d'éloges flatulents). Par exemple à la FAZ on est pas du genre à retoucher des photos du Ministre de la Justice pour enlever une bague à 15600 euros.
J'arrive maintenant au cœur du sujet, là où ça devient craquant et où arrivent les femmes à poile épilées. Proche par ses idées politiques de la conséquente FAZ mais à des années lumières de la conscience journalistique du quotidien de Francfort, voici le frivole Bild Zeitung (Bild pour image, Zeitund pour journal). Rien qu'en lisant le nom on a fait le tour du papier, mais 11,5 millions d'allemands s'obstinent à lire régulièrement cette merveille de journalisme ce qui en fait le journal le plus lu d'Europe occidentale. Comme il n'y a pas vraiment d'équivalent français, je dirais que le BILD est un délicat cocktail composé de Figaro et de Guts agrémenté d'une bonne dose de Closer (au shaker, pas à la cuillère!).
Les éditions Springer réalisent quotidiennement à coup de truelle une première page imanquablement composée d'un énorme titre souligné en rouge (parce que chest crès crès nimportant), d'une photo de femme nue - probablement l'image en question - et... de pub. Fait remarquable, l'article correspondant au (très) gros titre n'atteint jamais une surface comparable à son annonce de première page.
En bref il semble que seul le brillant Sun anglais puisse se battre à armes égales avec l'image nationale allemande.
Comme tout grand jounral qui se respècte soi-même, mais ne respècte pas l'éthique du métier, le BILD dispose de grands faits d'armes à son passif. Depuis 1952 le journal multirécidiviste est devenu une tannière à polémiques. Un des blogs les plus fréquenté d'Allemagne retrace d'ailleurs chaque jour ses multiples erreurs et contre-vérités.
Ses éditions ont bien entendu été secouées par les vagues des années 60 puis 70 (je parle pas du Yéyé). Le BILD a notamment été accusé en 1968 d'avoir entraîné par sa propagande la tentative d'assassinat de Rudi Dutscke - qui était à Berlin ce que Cohn-Bendit était à Paris. Cerise sur le gâteau d'une série de calomnies, l'honnorable organe de presse titrait le jour même de l'attentat: "Rudi Dutschke – Staatsfeind Nr. 1!" (Rudi Dutschke - Ennemi public No. 1!). Deux balles dans la tête de Dutschke plus tard, les éditions Springer étaient prises d'assaut par des étudiants moyen-contents qui bloquèrent spontanément la distribution du jounral. Pour la grande histoire Dutschke survécu et participa plus tard à la fondation du parti Vert allemand.
Le journal a bien entendu été également très critiqué par les milieux intellectuels allemands, notamment par Gunther Grass, sorte de petit frère germanique de notre Jean-Paul Sartre.
Dernier fait marquant, les éditions Springer ont été en 1972 la cible d'un attentat de la RAF (Rote Armee Fraktion). Pour continuer dans les comparaisons germano-françaises, eux c'était plus les Action Directe d'Allemagne, mais en encore plus direct.
Après vous avoir assomé d'Histoire, voici une touche de gaité, j'ai rajouté une vidéo d'une émission comique allemande - sorte de Guignols de l'info - sur le BILD. C'est en allemand, sans sous-titre... bon courage!
J'arrive maintenant au cœur du sujet, là où ça devient craquant et où arrivent les femmes à poile épilées. Proche par ses idées politiques de la conséquente FAZ mais à des années lumières de la conscience journalistique du quotidien de Francfort, voici le frivole Bild Zeitung (Bild pour image, Zeitund pour journal). Rien qu'en lisant le nom on a fait le tour du papier, mais 11,5 millions d'allemands s'obstinent à lire régulièrement cette merveille de journalisme ce qui en fait le journal le plus lu d'Europe occidentale. Comme il n'y a pas vraiment d'équivalent français, je dirais que le BILD est un délicat cocktail composé de Figaro et de Guts agrémenté d'une bonne dose de Closer (au shaker, pas à la cuillère!).
Les éditions Springer réalisent quotidiennement à coup de truelle une première page imanquablement composée d'un énorme titre souligné en rouge (parce que chest crès crès nimportant), d'une photo de femme nue - probablement l'image en question - et... de pub. Fait remarquable, l'article correspondant au (très) gros titre n'atteint jamais une surface comparable à son annonce de première page.
En bref il semble que seul le brillant Sun anglais puisse se battre à armes égales avec l'image nationale allemande.
Comme tout grand jounral qui se respècte soi-même, mais ne respècte pas l'éthique du métier, le BILD dispose de grands faits d'armes à son passif. Depuis 1952 le journal multirécidiviste est devenu une tannière à polémiques. Un des blogs les plus fréquenté d'Allemagne retrace d'ailleurs chaque jour ses multiples erreurs et contre-vérités.
Ses éditions ont bien entendu été secouées par les vagues des années 60 puis 70 (je parle pas du Yéyé). Le BILD a notamment été accusé en 1968 d'avoir entraîné par sa propagande la tentative d'assassinat de Rudi Dutscke - qui était à Berlin ce que Cohn-Bendit était à Paris. Cerise sur le gâteau d'une série de calomnies, l'honnorable organe de presse titrait le jour même de l'attentat: "Rudi Dutschke – Staatsfeind Nr. 1!" (Rudi Dutschke - Ennemi public No. 1!). Deux balles dans la tête de Dutschke plus tard, les éditions Springer étaient prises d'assaut par des étudiants moyen-contents qui bloquèrent spontanément la distribution du jounral. Pour la grande histoire Dutschke survécu et participa plus tard à la fondation du parti Vert allemand.
Le journal a bien entendu été également très critiqué par les milieux intellectuels allemands, notamment par Gunther Grass, sorte de petit frère germanique de notre Jean-Paul Sartre.
Dernier fait marquant, les éditions Springer ont été en 1972 la cible d'un attentat de la RAF (Rote Armee Fraktion). Pour continuer dans les comparaisons germano-françaises, eux c'était plus les Action Directe d'Allemagne, mais en encore plus direct.
Après vous avoir assomé d'Histoire, voici une touche de gaité, j'ai rajouté une vidéo d'une émission comique allemande - sorte de Guignols de l'info - sur le BILD. C'est en allemand, sans sous-titre... bon courage!
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